La Siseranche en son lit

UN PEU DE NOTRE

Histoire

An de grâce 1965, Maurice Giroud, propriétaire d’une cave sans nom effectuait sa première mise en bouteille. Les vins proposés étaient au nombre de six. Fendant, Pinot Noir, Hermitage, Malvoisie, Œil de Perdrix et Dôle.

C’est en 1981 que la cave anonyme devint la Siseranche, du nom d’une petite rivière sèche la majeure partie de l’année, qui ne se gorge d’eau que lors des orages d’été et à la fonte des neiges hivernales.

Tout au long de ces années, Maurice n’a jamais cessé d’agrandir son domaine et de compléter sa palette de cépages, précurseur, il fut un des premiers à planter de la Syrah, du Cornalin, du Gewürztraminer, ainsi que du Riesling x Sylvaner en Valais, la Siseranche proposait des vins liquoreux dès le milieu des années 80.

Son fils Xavier le rejoignit dans l’entreprise familiale en 1994, après un apprentissage de trois ans (1990-1993) au Bon Père William de Jean-René Germanier et une année d’œnologie à Changin (1993-1994).

Avec le goût de la jeunesse pour les nectars riches en sucre, il apporta à la Siseranche ses premiers surmaturés, avec la méthode du passerillage, la Marsanne et le Gewürztraminer, furent ses premiers « cobayes » avant de tenter d’autres expériences avec le Johannisberg, le Chenin Blanc et un assemblage extrêmement riche en arômes et douceur du nom d’Endorphine, pour finir sur une note audacieuse en élaborant le vin rouge doucereux Cérémonie, composé d’abord exclusivement de Tannat en 2004, pour évoluer jusqu’au produit actuel mariant harmonieusement 9 cépages rouges différents, le nom de Cérémonie y prend ici tout son sens.

Toujours en quête de diversification, en 1990, Maurice introduit le Tannat en Valais, une première en Suisse, ce cépage originaire du sud ouest de la France de la région du Madiran était en effet inconnu sur le territoire helvétique.
Le Chenin Blanc, planté en 1998 et élevé en 2001, également originaire de France, de la vallée de la Loire s’inscrit dans la continuité et la volonté d’originalité des deux vignerons. Seuls cinq propriétaires vinifient ce cépage en Valais.

Le très tessinois Merlot n’a pas hésité à oublier ses origines latines pour se découvrir être un excellent valaisan, élevé par les soins des œnologues de la Siseranche.
Désireux d’avoir un rouge améliorateur de couleur autochtone, Maurice et Xavier plantèrent le Diolinoir dans cette optique.
Mais le capricieux Diolinoir, hybride de Pinot Noir et de rouge de Dioli se révéla trop prétentieux de ses arômes pour se contenter de cette fonction ingrate, aussi Monsieur Diolinoir fût vinifié seul et mérita à juste titre sa place avec les autres vins de la carte de la cave.

L’Ancelota fera office de rouge améliorateur de couleur, quand nécessaire.
Dans la même dynamique et esprit d’innovations, le Carminoir s’ajouta en 2006 à la liste des cépages proposés par la Siseranche. Peu connu du public, ce cépage hybride de Cabernet Sauvignon et Pinot Noir, gagnera sa renommée peu à peu, tant il est prometteur par ses qualités tanniques et fruitées.

Puis dernier bébé de la cave, le Sangiovese naquit en 2007. Pour raisons administratives, son nom ne put figurer sur l’étiquette, aussi prit il le pseudonyme de « S de la Siseranche » et malgré ce petit subterfuge, ne l’empêcha pas de connaître un franc succès auprès des dégustateurs.

Le fil rouge de la Siseranche, contrairement à son homonyme naturel qui est sec, est de satisfaire bon nombre de palais gourmands et exigeants, et d’essayer de répondre favorablement aux goûts éclectiques des visiteurs qui nous font l’honneur de leur passage en notre caveau de dégustation.

Et que serait cette entreprise familiale, sans Gil, épouse de Maurice et maman de Xavier, fidèle au poste depuis les premières heures, et dont le sourire et la gentillesse ont enchanté d’innombrables amis du vin ? Elle participe à l’élaboration du millésime en cours lors des dégustations d’avant mise en bouteilles en y apportant sa sensibilité féminine et aiguisée, accueille et accompagne les disciples de Bacchus et Dyonisos en quête de découvertes de ravissements et d’étonnements au travers des nectars que nous avons le plaisir de leur servir.